
« Nous, les évêques, nous signalons depuis longtemps que le sud du pays vit dans des conditions d’extrême fragilité : il n’a pas plu depuis longtemps, il y a une grave famine, le bétail ne trouve pas de nourriture et les gens et les agriculteurs ne travaillent pas et vivent dans la pauvreté. »
La Conférence épiscopale d’Angola a lancé un appel au gouvernement angolais, repris par l’Agence Fides, pour demander la « déclaration de l’état d’urgence » dans le pays. Les évêques exhortent l’état à agir face aux problèmes de la famine et de la pauvreté auxquels est particulièrement confrontée la population dans le sud du pays.
Dans cet appel, l’épiscopat dénonce les conditions « d’extrêmes fragilité » que connaissent les habitants dans le sud en raison du manque de pluie :
« Il n’a pas plu depuis longtemps, il y a une grave famine, le bétail ne trouve pas de nourriture et les gens et les agriculteurs ne travaillent pas et vivent dans la pauvreté. »
Ils ajoutent que « ce n’est pas la première fois » qu’ils demandent à l’exécutif « de déclarer l’état d’urgence pour venir en aide à la population et lui permettre de se remettre sur pied ».
« Nos moyens sont désormais insuffisants, la Caritas nationale, les agences d’aide ne sont pas en mesure de nous aider et la situation est très préoccupante », poursuivent les évêques dans cette missive.
Des millions de personnes gravement touchées par la famine
En septembre dernier, le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU avait alerté sur la situation de plus de 1,3 millions de personnes dans les trois provinces du sud-ouest de l’Angola (Cunene, Huila et Namibe) déclarant qu’elles étaient confrontées à « une faim sévère » dans le contexte de la pire sécheresse connue par le pays depuis 40 ans.
Le PAM avait en outre estimé qu’entre octobre 2021 et mars 2022, le nombre de personnes souffrant de la faim atteindrait 1,58 millions. L’agence onusienne expliquait que cette région, dépendante de l’agriculture, subit les « effets dévastateurs du changement climatique ».
La sécheresse a également un impact « sur le sort de 114.000 enfants de moins de cinq ans qui souffrent ou risquent de souffrir de malnutrition aiguë au cours des 12 prochains mois, avec de graves conséquences sur leur développement physique et mental », rapportait le PAM.
Camille Westphal Perrier